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Imperator casse sa console

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A certains moments en observant le milieu de l’industrie du divertissement camerounais on a l’impression qu’il progresse, que les acteurs de ce milieu sont mieux traités, qu’ils gagnent leurs vies et peuvent vivre décemment. Impression que renforcent les vidéogrammes où ils font étalage de leurs richesses et de leur bien être. Et bam, comme un reveil brutal après un rêve doré,  l’un d’entre eux se retrouve  en difficulté, malade et la vérité les rattrape, que du vent, que de la poudre aux yeux,  que du munshung comme le dit si bien Jovi.
Le cas d’Imperator est un cas d’école d’un homme qui a connu le succès sur notre scène artistique nationale et qui tire sa révérence dans l’indigence. À qui la faute ? À l’état qui ne semble se soucier que de l’argent  de la musique en particulier et des arts en général sans accorder aux acteurs un statut ? Aux investisseurs dans ces arts qui ne sont parfois que des aventuriers sans scrupules et qui profitent sans vergogne des artistes ?  Est-ce la faute de ces artistes eux-mêmes qui semblent pour la plupart vivre au jour le jour sans se soucier ni de l’après ni de la suite ?
Comment ne pas s’interroger sur le statut de l’artiste au Cameroun ? Seules les bagarres des rapaces autour de la gestion des droits semblent intéresser les ministres de la Culture successifs de notre pays. Et de ramener sur le tapis la sempiternelle question des droits d’auteurs et de ceux qui les gèrent. Où étaient tous les hauts pontes du droit d’auteur lorsque Clarisse Valérie crevait comme un rat dans un hospice ? Où était le ministre de la Culture si présent dans les disputes liées à la gestion de l’immense magot des droits d’auteur lorsque Mbarga Soukousss mourait au bord de la route ?
On peut comprendre que  le gouvernement camerounais, qui ne brille pas par sa sollicitude vis-à-vis de ses populations et que dire des maisons de production et des labels ? D’abord  ceux pour qui ces artistes qui meurent souvent dans l’indigence ont travaillé et ensuite tous ceux qui  opèrent dans le domaine.  Et les organisateurs de spectacles, distributeurs et autres, eux à qui doivent tous aux génies des créateurs des Å“uvres artistiques pourquoi acceptent-ils de voir des musiciens mourir chaque jour sans lever même le petit doigt?
Néanmoins il faudrait peut-être aussi s’interroger sur ces artistes et leur mode de vie qui semble privilégier le moment, l’apparence et la célébration au détriment de la construction d’une vie.
Nous avons perdu en Imperator  un créateur de génie, un talent qui aurait ou être préservé avec un bon statut de l’artiste, grâce auquel des promoteurs véreux n’auraient pas pu exploiter  des artistes sans rien leur offrir en retour si ce ne sont des miettes, des droits d’auteur conséquents auraient été versés aux artistes les mettant à l’abri du besoin. Imperator est mort, victime de la maladie et de ses excès, mais surtout victime du gouvernement.

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