De manière générale, seule la musique urbaine et surtout le rap et le reggae sont perçus comme des musiques de revendications, et les reggaemen et les rappeurs sont perçus à juste titre comme des militants. Malheureusement au Cameroun, depuis le départ de l’ancienne génération d’artistes de musique urbaine, les rappeurs et les reggaemen sont devenus fades et insipides, incapables d’écrire un texte acceptable, incapable de porter les revendications de la masse. C’est d’ailleurs pourquoi la plupart d’entre eux ne sont plus du tout populaires. Charlotte Dipanda par contre est artiste de world music De plus, si certaines artistes de son courant à l’instar de Richard Bona et de Miriam Makeba sont connus par leur engagement politique, Charlotte jusqu'ici n’a vraiment jamais brillé par ses éclats préférant apparemment s’occuper de sa carrière et laissant la politique aux politiciens.
Pourtant, dans une interview accordée à Ekia Badou au cours de l’émission Nous+Vous diffuse entre autre sur la chaine de télévision Vox Africa, la mère de Coucou, de Un jour dans ma vie et d’autres chansons toutes aussi populaires les unes que les autres demande clairement le départ du président actuel qui est le seul qu’elle a connu « qu’est-ce que ça ferait du bien d’avoir une autre proposition » assène-t-elle avec le sourire avant de poursuivre expliquant son point de vue « il est temps qu’on nous propose autre chose, il est temps que le Cameroun se développe parce que quand il n’ya pas alternance , il n’ya pas vraiment de développement possible l’état actuel est arrivé à bout de ce qu’il pouvait proposer et que humblement il gagnerait à céder place à une nouvelle gouvernance »
C’est donc une prise de position claire et contre le président Paul Biya au pouvoir de puis 38 ans et son régime. C’est une prise de position en faveur du développement et d’un nouveau départ. c'est surtout le plaidoyer d'un artiste qui se rend compte que son art n'est pas valorisé On a envie de se demander ce que les autres artistes qui meurent de famine dans les sous quartiers, notamment les rappeurs et reggaemen attendent pour donner leur avis sur la question, ou bien ils sont trop occupés à se disputer les miettes ?
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