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Charlotte
Dipanda naît à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun en 1985, dans une famille
d'artistes où le chantet les instruments n'ont de secret pour
personne. Elle a grandi avec sa grand-mère qui l'a élevée et lui a tout appris,
après le départ de sa mère génitrice pour les États-Unis. Charlotte passe son enfance et sa
jeunesse en grande partie entre Yaoundé où elle est née, Douala où vivait sa grand-mère et Mbouda Ã
l'Ouest-Cameroun, chez l'un de ses oncles.
Elle
poursuit ses études avec succès et, très fan de musique, elle commence à chanter dans des
cabarets à l'âge de 15 ans. Elle se voit donc obligée d'alterner au quotidien
entre les cabarets où elle chantait jusque tard dans la nuit et finissait même
parfois aux environs de 2 h du matin et le lycée où elle devait
se rendre chaque matin avant 7h30. S'étant rendue compte à un moment donné
qu'il lui était impossible de continuer avec ce rythme, la jeune élève alors en
classe de seconde quitte le lycée pour se consacrer en plein temps à la musique1.
En
2001, elle enregistre avec Jeannot Hens, son premier parrain, un
guitariste camerounais et par ricochet aussi ami des jeunes rappeurs avec
lesquels elle avait formé un groupe. Jeannot et Charlotte se découvrent une
complicité musicale immédiate et la collaboration entre les deux artistes est très
vite concrétisée au travers de l'album qu'ils enregistrent ensemble et qui
sort en 2001.
Elle
s'installe ensuite à Paris. Afin de se perfectionner, d'apprendre
davantage et d'élargir les horizons, elle décide de s'inscrire à l'Institut art
culture perception (IACP) de Paris, où elle prend des cours de solfège, de piano et de chant. Dès son arrivée à Paris, elle contacte
de nouveau Lokua Kanza, qui y est aussi installé,
question d'avoir des repères. Ce dernier va la recommander à Papa Wemba, autre grande icône de la musique
congolaise, qui à l'époque, travaillait sur son album Bakala dia
kuba en collaboration avec Lokua. C'est justement un duo enregistré avec Papa Wemba dans le cadre de cet album qui
marquera le tout premier travail de la jeune chanteuse à Paris. Elle fait les chœurs pour Papa Wemba, Manu Dibango, Idrissa Diop, Rokia Traoré et Axelle Red et a l'honneur de faire la
première scène d'Ana Moura, grande chanteuse portugaise de
fado. Elle intègre par la suite la chorale Gospel pour 100 voix1, ce qui lui permet de faire ce qu'elle
aime et de le mettre au service de Dieu, car elle est une fervente croyante de
religion chrétienne.
Mais
en 2008, elle décide d'enregistrer des textes qu'elle avait commencé à écrire
depuis 2005 et qu'elle avait pu rassembler en album, son tout premier album solo, intitulé Mispa et réalisé par Guy Nsangué,
connu de par ses collaborations multiples, notamment avec le groupe Kassav. Remplissant parfaitement son rôle de
réalisateur, il a su comprendre l’univers acoustique qu’affectionne la jeune
femme et donner à l’ensemble une jolie cohérence. Penchant par moments du côté
du makossa en passant par l'afrobeat. Mispa est une
dédicace, un hommage à titre posthume à sa grand-mère dont l'album porte
d'ailleurs le nom. La chanteuse effectue une tournée Camerounaise, le Mboa Tour, et se
produit également en France.
En
2012, Charlotte Dipanda met sur le marché son deuxième album solo
intitulé Dube L'am, auquel Toto
Guillaume participe à l'enregistrement. Cet album voit intervenir la
même équipe, avec bien évidemment Guy Nsangué à la
réalisation. Sans rien changer de son staff dont l'une des pièces maitresses
est le guitariste français Julien Pestre, on note sur la pochette
de l'album des collaborations avec des instrumentistes de talent tels le
guitariste et chanteur congolais Olivier Tshimanga, le chanteur et guitariste
congolais Lokua Kanza, bassiste camerounais, Richard Bona, le chanteur antillais, leader du
groupe Kassav, Jacob Desvarieux, et enfin la participation de Coco Mbassi, une autre artiste camerounaises.
Sur les mêmes airs que Mispa, Dube L'am, qui signifie « ma
foi », est un bel ensemble de 14 titres, en langues douala, bakaka et
française et qui traduisent les convictions de Charlotte, sa foi en Dieu, en la vie et en son pays, le Cameroun, ainsi que toutes ces choses
auxquelles elle croit, cette naïveté qu'elle a de toujours voir le meilleur en
l'autre. Le disque comprend aussi des duos avec Richard Bona et Jacob Desvarieux des rencontres
qu'elle n'aurait jamais osé espérer et dont elle garde toutefois de très beaux
souvenirs. Elle rentre au Cameroun présenter cet album et décide de servir ses fans Ã
domicile à travers son Campus Tour qu'elle effectuera dans toutes les régions
du pays, notamment dans toutes les villes estudiantines.
Trois
ans après, l'artiste revient en 2015 avec un troisième album, Massa,
avec un mélange de jazz, d'acoustique, de makossa-soft et d'afrobeate. Composé de 10 titres, cet album,
qui a été en partie inspiré par l'expérience du Campus Tour en 2012, est aussi
de par ses mélodies un hommage à l'icône cap-verdienne Cesária Évora, et pourrait même être selon la
chanteuse un début de lien entre la musique camerounaise et la musique
cap-verdienne qu'elle apprécie beaucoup. Pour ce nouveau projet, l’ouverture
vers son continent natal et les cultures qui en
sont issues se reflète dans le choix de ses collaborateurs : le
cap-verdien “Nando” (Fernando Andrade) qui a longtemps travaillé pour Cesária Évora, les guitaristes Hervé Samb du Sénégal et Olivier Tshimanga du Congo ou encore le percussionniste brésilien Zé Luis Nascimento.
Partenaire de longue date, le bassiste Guy Nsangué se
charge de traduire les envies artistiques de Charlotte en tant
que réalisateur. Pour marquer la différence dans
sa manière de procéder, cet album qui est sorti le 5 février 2015, a été
présenté en concert à la Cigale de Paris le 8 mars à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Au
Cameroun, la présentation de l'album a eu tour à tour lieu à travers des
concerts à Douala (Castel Hall) le 10 avril, et à Yaoundé (Palais des sports de Warda) le
11 avril 2015. Pour terminer la longue série de concerts qui a accompagné son
album Massa, elle a réalisé un concert le 10 septembre 2016
à L'Olympia de Paris.
En
2016-2017, elle est jurée dans The Voice Afrique francophone.
En
2018, elle sort un nouvel album intitulé Un jour dans ma vie.
La
musique de Charlotte Dipanda est un travail de mixité et d'interculturalité. Au
vu de ses nombreuses collaborations et de ses envies, il n'est donc pas
étonnant de voir cette chanteuse se balader associant plusieurs styles musicaux
et ce dans trois langues différentes. Ses compositions comprennent des rythmes
traditionnels africains, et principalement ceux de son pays natal. Ainsi, on
peut l'écouter sur des airs de Makossa, et aussi (très souvent en concert) de Bikutsi, de Ben-skin. Elle chante dans
sa langue maternelle, le bakaka, ainsi qu'en français et en douala.
Ses chansons reflètent bien l'influence
qu'elle a eue depuis sa jeunesse des artistes qui l'ont marquée, tels que, Cesária Évora, Toto Guillaume et Bébé Manga. Aussi, de par les thèmes qu'elle
aborde, on note l'influence de l'environnement socio-culturel dans lequel elle a
grandi : l'amour, la haine, la jalousie, la douleur, le retour aux sources, la vie, la mort, la foi. Enfin, on observe aussi dans ses albums
la présence très forte de sa grand-mère dont elle ne saurait se séparer. Cette
grand-mère/mère là qui est sa véritable source d'inspiration, se trouve au
centre de titres dont le dernier en date, sorti en single avant l'album, est Elle
n'a pas vu, paru dans son dernier album Massa.
Discographie
Albums
Collaborations
Prix et
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