La polémique n’a jamais cessé autour de l’accueil à donner
à la musique nigériane et aux autres musiques étrangères au Cameroun. Certains,
se référant à l’accueil réservé à la musique camerounaise au Nigeria ont
toujours milité pour un boycott des musiques nigérianes. Sauf que l’aspect du
marketing de la musique camerounaise, non seulement au Nigeria mais dans les
autres pays anglophones n’a jamais été abordé, et c’est un vrai pavé dans la
mare que lance Tilla Tafari en posant la question du marketing de la musique
camerounaise.
‘‘Les nigérians ne jouent pas de la musique
camerounaise, non pas parce qu’ils ne considèrent pas les artistes camerounais,
mais parce que la musique camerounaise n’est pas vendue au Nigeria. Ils ne peuvent
pas acheter ce que nous ne vendons pas. Beaucoup d’artiste camerounais se
contentent juste de vendre autour du Cameroun et dans les autres pays francophones
et pas au Nigeria, au Ghana ou même en Tanzanie’’ écrit la rappeuse sur son profil facebook. Et nous
sommes forcés de lui donner raison.
En effet, pas besoin d’être un
magicien pour voir que le marketing de la musique camerounaise n‘est ni
professionnel ni assez ambitieux. En dehors d’essayer d’envoyer quelques clips
su Trace Africa et de passer dans
les chaines de télévisions ivoiriennes, rien n’est fait. Channel O ? Très peu le connaissent, EATV ? Inconnue. Et résultat : des marchés aussi vastes
que le Nigeria, La Tanzanie et même la RDC échappent totalement à la musique
camerounaise qui est pourtant très dynamique et pourrait s’imposer y compris
dans ces pays là.
L’autre résultat c’est que, fort
des statistiques que leur offrent ces trois grands pays qui à eux trois
totalisent prés de 400 millions d’habitants (soit plus que toute l’Afrique
Francophone et la diaspora d’Afrique Francophone) les artistes nigérians,
tanzaniens et congolais valent dix à vingt fois plus que nos artistes.
La prochaine fois donc, plutôt
que de lancer des boycotts sans tête ni queue contre les musiques étrangères,
demandons à nos artistes de s’attaquer à ces marchés là.
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