Selon
des chercheurs un virus de la famille des VPH peut être transmis par les
sécrétions sexuelles lors de rapports oraux-génitaux, mais ce cas de figure
reste rare.
Haro sur le cunnilingus? C’est la conclusion que
l’on pourrait tirer des déclarations de Michael Douglas au Festival de Cannes
2013. L’acteur révélait alors qu’une infection par un type de virus de la
famille des VPH avait causé son cancer de la gorge. Dans une déclaration au journal anglais The
Guardian, qu’il a ensuite contestée, l’acteur américain Michael Douglas
déclarait que l’origine de son cancer de la gorge, aujourd’hui guéri, était due
à un papillomavirus (VPH) suite à un cunnilingus.
Pour les chercheurs, l’hypothèse est que le virus a été transmis
par les sécrétions sexuelles lors de rapports oraux-génitaux. L’infection est
d’ailleurs possible quel que soit le sexe des deux partenaires.
La transmission entre les organes génitaux et la
bouche est donc possible, même si elle «est probablement bien moins efficace
que celle qui survient par contact direct des organes sexuels», explique Roland
Sahli, coresponsable du laboratoire de référence VPH de l’OMS pour la région
Europe. Michael Douglas aurait-il pu être contaminé par un baiser? Autrement
dit, les rapports de bouche à bouche transmettent-ils aussi le virus VPH? «On
l’ignore, mais c’est probablement rarissime», juge Yan Monnier,
oto-rhino-laryngologue au CHUV. La cause de cette incertitude? Quelques rares
cas sont mentionnés dans des études américaines où des personnes portaient le
VPH dans la bouche et pratiquaient le french kiss mais pas le sexe oral.
Activité sexuelle précoce
Il est par contre certain
que le risque de cancer de la gorge est plus important si l’on a commencé sa
vie sexuelle tôt, si l’on a eu des relations vaginales avec plus de vingt-cinq
partenaires et des rapports oraux avec plus de cinq personnes, car on a alors
multiplié les chances d’être en contact avec une personne porteuse du VPH.
Pour autant, infection par
le VPH et cancer sont très loin d’être synonymes. «Le cancer est une cascade
d’événements», rappelle Assma Ben Aïssa, oncologue aux Hôpitaux universitaires
de Genève. L’infection ne suffit pas. Le virus n’entraîne pas dans tous les cas
des lésions précancéreuses. Ces lésions ne se transforment pas non plus toutes
en cancer. Et la présence de tabac ou d’alcool joue aussi un rôle dans le
développement d’une éventuelle tumeur.
Pour les cancers de
l’oropharynx causés par le VPH, le pronostic est heureusement bon et une
guérison est obtenue dans quatre cas sur cinq. Cette tumeur répond en effet
mieux au traitement que celles causées seulement par l’alcool et le tabac. La
thérapie n’est cependant pas anodine, détaille le Dr Monnier: elle consiste en
une radiothérapie ou une chirurgie si le cancer est dépisté tôt (stade 1 ou 2,
voir infographie) et une radiothérapie associée à une chimiothérapie dans le
cas d’une tumeur plus avancée comme celle qu’a eue Michael Douglas (stades 3 et
4). Dans tous les cas, la déglutition et l’articulation peuvent être touchées.
La radiothérapie attaquant les glandes salivaires, elle cause aussi souvent une
sécheresse buccale.
Rappelons que les adversaires
de cette thèse accusent tous ceux qui la propagent de faire de la pub pour des
moyens de protections (préservatifs et digues dentaires) n’oublie pas de nous
laisser ton avis sur la question en commentaire.
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