L'écrivaine répond à Mathias Éric Owona Nguini qui affirmait que les enseignements sont manipulés.
Voici bientôt 4 semaines que dure la grève des enseignants, et, alors que le gouvernement s'emploie à la résoudre, des voix , parmi lesquelles celle du très polémique Matthias Éric Owona Nguini s'élèvent pour fustiger les enseignants. Owona Nguini, fils de haut commis de l'Etat qui n'a probablement jamais eu à connaître les affres des bureaux Camerounais va jusqu'à qualifier le mouvement des enseignants d'insurrectionnel, ce qui n'est pas du goût de Calixthe Beyala qui est montée au créneau pour recadrer le vice recteur de l'Université de Yaoundé I dans un texte que nous reprenons en intégralité ici.
Les professeurs camerounais sont en grève ; et cela fait des semaines. J'ai écouté leurs revendications aux allures de suppliques. Oui des suppliques.
Car l'on ne saurait laisser sans salaire des enseignants, ce, sur des décennies.
L'on ne saurait payer certains avec des lance-pierre alors qu'ils exercent la fonction qui libère l'homme, fait s'envoler l'esprit vers des zones lumineuses.
Leurs salaires sont si minuscules qu'ils tiennent dans un mouchoir de poche et je me demande : « Arrivent-t-ils à survivre ? »
Oh Seigneur, Que de souffrances pour ceux là qui extirpent l'ignorance du crâne de nos enfants, pour ceux là qui combattent l'obscurantisme avec tant de bravoure, avec une si puissante abnégation.
Et certains osent parler d'un mouvement subversif destiné à renverser le pouvoir. J'en rougis... « Quelle honte qu'une telle insanité traverse un esprit sain !... »
A moins qu'il ne s'agisse d'un esprit malade que coiffe en trompe-oeil, de magnifiques gerbes de roses.
Puis je me demande : « où est l'état dans toute cette désolation ? Comment est-ce possible ? L'éducation, la santé comme le transport relèvent du service public. Serait-il en état de mort cérébral ? »
Courage, homme de craie et des ABC... Que vos justes revendications trouvent satisfaction.
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