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A la découverte de l’un des café le plus cher au monde « Le Black Ivory Coffee » obtenu avec des cacas d’éléphants!

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Du café extrait de bouses d'éléphant vendu à prix d'or...



Le « Black Ivory » est un café rare dont les grains transitent par l'estomac d'un éléphant. Produit en Thaïlande par un Canadien, il est vendu 60 euros les cinq tasses.
Au milieu de collines verdoyantes du nord de la Thaïlande, Linda se penche sur une bouse d'éléphant constellée de grains de café, qu'elle se met à ramasser. Une fois lavés et torréfiés, ces grains ingérés la veille par des pachydermes permettront de fabriquer un café unique, l'un des plus chers au monde.
Blake Dinkin, fondateur de la société Black Ivory Coffee se souvient : « Quand j'ai présenté mon projet aux cornacs des éléphants, j'ai bien vu qu'ils me prenaient pour un fou ». Avant d'atterrir dans cette région aux confins de la Birmanie et du Laos, plus connue pour le trafic de drogue que pour le café, ce Canadien a longuement réfléchi.








« Il m'a fallu neuf ans pour réussir à faire ce que je voulais »


Plutôt que des pachydermes, il a pensé à utiliser des civettes, chats musqués vivant notamment en Afrique. Il comptait fabriquer le « kopi luwak », un café déjà produit en Afrique et en Asie par plusieurs fabricants. Il a aussi étudié l'hypothèse des lions ou des girafes, avant de découvrir que les éléphants mangeaient parfois du café pendant les périodes de sécheresse en Asie du sud-est. Le quadragénaire précise : « Au début je pensais qu'en donnant quelques grains à des éléphants, cela permettrait de faire un bon café. C'était horrible et imbuvable. Il m'a fallu neuf ans pour réussir à faire réellement ce que je voulais ».
Explication. Le ventre de l'éléphant fonctionne comme une « mijoteuse », selon le producteur, qui vante un breuvage aux nuances d'herbes et de fruit, acquises au contact des autres aliments consommés par les éléphants. Quant aux acides de la digestion, ils permettent de supprimer l'amertume du café, assure-t-il.
Si au final le breuvage a un goût « assez inconsistant », le fait de savoir que les grains ont transité par le ventre d'un éléphant en Thaïlande confère « une part de rêve » au produit, reconnaît le commerçant. Au point que ce café, jusqu'ici uniquement proposé dans des hôtels de luxe en Asie, y est vendu plus de 60 euros les cinq tasses de la taille d'un expresso. La rareté du produit (150 kilos pour la récolte 2015) explique son prix et participe à son image de marque.
Surfant sur la tendance en Europe des « grands crus » de café, prisés par une clientèle prête à mettre le prix dans des nectars d'exception, le « Black Ivory » devrait être bientôt à la carte d'établissements à Paris, Zurich, Copenhague ou encore Moscou. Une voie que va suivre Mark Thomson, du groupe qui détient les hôtels de luxe Anantara : « Le concept correspond parfaitement à notre philosophie, qui est d'assurer à nos clients des expériences uniques et de repartir avec une histoire incroyable. »
33 kilos de grains pour un kilo de café
L'inventeur Blake Dinkin met également en avant la dimension artisanale et de commerce équitable de son entreprise. Ce sont les femmes des cornacs qui collectent les grains au milieu des bouses, avant de les laver et de les faire sécher au soleil, fournissant ainsi un complément de revenus à la communauté locale.
Mais comment obtient-on un kilo de café avec la méthode du pachyderme ? Il faut leur donner à manger au départ 33 kilos de grains de café, au milieu de leur ration de riz et de bananes... Le moment de la toilette des éléphants est fatale à la production. « Je perds beaucoup de grains pendant le bain du matin des éléphants », parce qu'ils défèquent dans la rivière lors de leur toilette, s'amuse Blake Dinkin.









Un goût de « caramel et de chocolat »
D'abord sceptique, le directeur de la fondation du Triangle d'or qui accueille ces éléphants, autrefois exploités comme attractions touristiques dans les rues de Bangkok, s'est finalement laissé convaincre par le projet. Le bien-être des animaux est respecté et que, de plus, 8% des ventes sont reversés à la fondation, ce qui contribue à payer les vétérinaires et entretenir les installations. Et au final, à l'hôtel Anantara de Chiang Saen, le précieux breuvage est préparé sous les yeux des clients dans une élégante machine à siphon française du 19e siècle qui permet de voir le café infuser. Barbara Schautz, touriste allemande s'enthousiasme : « C'est vraiment unique ». Elle détecte un goût de « caramel et de chocolat ». Et de conclure : « Je n'avais jamais testé quelque chose comme ça, c'est une expérience intéressante ! Et en plus, on fait une bonne action pour aider les éléphants et les familles de cornacs. » C'est une façon de voir...
Via Ouest-France
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