Krys M auteure de "Chacun sa chance" le tube de cette fin d'année |
Alors que la musique urbaine, généralement copiée sur les rythmes nigérians est à la peine tant en termes de production que de consommation, on remarque que les chansons basées sur le folklore et les rythmes traditionnels camerounais connaissent un succès tonitruant y compris hors de nos frontières.
Tout a commencé avec Azombo de Armelle Diamant, une chanson chantée en ewondo qui a pour instrument principal les balafons. Sans forcément nécessiter une grosse machine commerciale la chanson s’est imposée à tous y compris au-delà des barrières communautaires comme on aurait pu le craindre. Sans toujours comprendre ce que chante Armelle Diamant, des millions de camerounais et même d’étrangers ont adopté la chanson qui est d’ailleurs devenue l’hymne des mariages.
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Armelle Diamant (gauche) et Krys M (droite) |
Puis il y a eu shabashiko et La clé de Phillbill, une fusion d’instrument modernes et d’instruments traditionnels des peuples bassa servi par un texte en duala en pidgin et en français pour deux tubes planétaire nominé aux Afrimma et au Primud et qui sont dans toutes les bouches. comme quoi on peut s’appuyer sur notre fond culturel pour aller à la conquête du monde.
Alors qu’on croyait qu’on ne pouvait plus nous surprendre, il ya eu “chacun sa chance” de Krys M qui est en train de devenir un véritable hymne national bis, difficile de faire deux pas sans l’entendre. Et pourquoi donc? Surement parce que cette chanson est elle aussi enracinée dans le riche folklore camerounais, notamment le rythme benskin des grassfields.
À cette liste non exhaustive de trois chansons on aurait pu ajouter Be proud de Watty Minstrel.
Notons qu’en terme de taux d’exécution, ces chansons n’ont rien à envier aux chansons nigérianes ou même congolaises, un fait assez rare pour être noté. Ce qui amène à se demander si pour s’imposer au Cameroun et même hors du Cameroun la musique camerounaise n’a pas besoin de vraiment redevenir camerounaise ? n’est-t-il pas temps d’arrêter de singer les autres quand notre public ne semble demander que des rythmes qu’il peut facilement identifier?
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