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Tout ce qu'il faut savoir sur la oiffure afro encore appelé coupe afro

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VĂ©ritable symbole du militantisme noir et de la fiertĂ© des afro descendants, les origines de l'afro (ou encore coupe afro) sont cependant pas très claires 


Une coiffure afro, ou coupe afro, est un style de coiffure de cheveux crĂ©pus, très dense et arrondie. Il s’agit d’un symbole de l’identitĂ© culturelle de la classe noire amĂ©ricaine.

L’origine de cette coiffure remonte Ă  l’Ă©poque de l’occupation italienne de l’Éthiopie car les guerriers qui rĂ©sistent Ă  l’occupation portent des coupes traditionnelles (tradition Afar notamment), de vastes rĂ©seaux de rebelles s’organisent pour rĂ©sister. La coiffure crĂ©pue bouffante traditionnelle de ces combattants devient alors un modèle pour le style Afro.

L’afro est liĂ©e historiquement et sociologiquement Ă  l’histoire des Afro-AmĂ©ricains des annĂ©es 1950/1960/1970, mais Ă©galement des Afro-caribĂ©ens, des Afro-latinos et bien sĂ»r des Africains. Porter cette coupe a une symbolique politique et culturelle. La lutte pour les droits civiques, l’affirmation culturelle des descendants d’Africains et le mouvement Black is Beautiful consacrent la culture noire comme indĂ©pendante, sous plusieurs aspects et refusent donc la dĂ©pendance au canon de l’Ă©poque. En effet, le cheveu crĂ©pu est alors vu avec horreur et mĂ©pris par la classe blanche dominante.

Le symbole du peigne « afro » se terminant en « black fist », et disposĂ© dans les cheveux a fait le tour de la planète. Cette Ă©poque coĂŻncide Ă©galement avec les indĂ©pendances africaines et caribĂ©ennes. Cette coupe qui s’est donc rĂ©pandue dans tout le monde afro, est le symbole de la fiertĂ© noire et de sa volontĂ© de ne plus ĂŞtre dĂ©prĂ©ciĂ©e par les Blancs. Par ailleurs, avec la cristallisation des affrontements interraciaux des annĂ©es 1970, avec la doctrine du Black Power lancĂ©e entre autres par Malcolm X, cette coupe est reprise par les Black Panthers. Les films de la Blaxploitation s’en font Ă©galement l’Ă©cho avec John Shaft, Slaughter, Foxy Brown (oĂą Pam Grier cache un revolver dans son afro et Ă©limine ses ennemis par surprise). Les femmes sont Ă  l’avant garde de cette affirmation de soi avec Angela Davis, Kathleen Cleaver, Assata Shakur, Aretha Franklin, Tamara Dobson, Diana Ross, Pam Grier… Chez les hommes, The Jackson Five seront les plus populaires.



Les annĂ©es 1980, sous Ronald Reagan et George Bush père, amènent une relative intĂ©gration et voir diminuer le nombre des amateurs de cette coupe sans pour autant qu’ils disparaissent.

Dans les annĂ©es 1990 et 2000 des femmes remettent au goĂ»t du jour la coupe afro pour ne pas se conformer aux canons blancs dominants (dĂ©frisage et lissage). La coupe devient un symbole de l’afrofĂ©minisme, nommĂ© nappy hair dans les annĂ©es 2010

Preuve que les cheveux africains restent un sujet d’actualitĂ©, le 3 juillet 2019, les deux chambres parlementaires de Californie adoptent Ă  l’unanimitĂ© The Crown Act (« loi du couronnement » en français), interdisant « la discrimination raciale fondĂ©e sur les cheveux ». Cette loi autorise dĂ©sormais, de fait, le port de la coupe afro, des tresses ou des dreadlocks Ă  l’Ă©cole ou sur le lieu de travail.





Ă€ l’inverse, durant les annĂ©es 2020 Ă  HaĂŻti, les Ă©lèves des collèges et lycĂ©es sont fortement sanctionnĂ©s lorsqu’ils portent une coupe afro, mais Ă©galement des tresses ou toutes formes d’extensions qui sont qualifiĂ©es de coupes « vacancières ». L’administration demande Ă  ses Ă©lèves de porter des coiffures « classiques » en justifiant cette position par un manque d’esthĂ©tique et d’entretien de ces coupes et par l’Ă©ducation des Ă©lèves qui seront appelĂ©s Ă  frĂ©quenter professionnellement des espaces restrictifs. Selon la sociologue Juliette SmĂ©ralda, « les Noirs qui sont Ă  la tĂŞte des institutions aujourd’hui sont [parfois] les substituts des Blancs Ă  l’Ă©poque des plantations. Ils dirigent des institutions qui remontent Ă  l’Ă©poque coloniale. VoilĂ  pourquoi ils vont avoir tendance Ă  forcer leurs pairs Ă  rentrer dans un corps qui n’est pas le leur ».

Loin de se limiter Ă  la coupe afro volumineuse caractĂ©ristique des annĂ©es 1970 et de la mode disco, la coiffure afro revĂŞt aujourd’hui des formes diverses et variĂ©es. On distingue une multitude de type de coiffure et de techniques pour coiffer et mettre en valeur le cheveu afro, sous sa forme crĂ©pue, frisĂ©e ou lissĂ©e. En effet, le parcours de la coiffure afro depuis l’Afrique dans l’AntiquitĂ© Ă  aujourd’hui est intimement liĂ© Ă  l’histoire et au contexte social de la diaspora africaine aux Antilles, et dans les AmĂ©riques.

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