C’était ce vendredi 7 octobre 2022 à ULM en Allemagne.
Rudolph Douala Manga Bell a désormais une place de choix en Allemagne. Ce pays européen a inauguré ce vendredi 7 octobre 2022, une place en son honneur. Une promesse tenue.
En effet, il y a de cela quelques semaines, l’ambassadeur d’Allemagne au Cameroun annonçait l’inauguration de cet espace en l’honneur de cette icone de la lutte l’émancipation des camerounais vis-à -vis du colon.
Rudolf Manga Bell est né le 24 avril 18731 dans la région de Douala en tant que fils aîné du roi August Manga Ndumbe Bell (de) et petit-fils du roi Ndumbe Lobe Bell (King Bell), qui avait signé un « traité de protection » avec l’Allemagne en 1884.
Il fréquente l’école gouvernementale allemande avant de venir en 1891 pendant cinq ans dans la famille Österle, à Aalen, comme enfant d’accueil. Durant cette période, il apprend l’allemand et en est influencé à vie.
En 1897, il revient au Cameroun pour épouser Emily Engome Dayas. En 1902, il se rend en Allemagne et rencontre à Berlin le directeur du département des colonies du ministère des Affaires étrangères, Oscar Wilhelm Stübel. Il peut ainsi comprendre la structure de l’administration coloniale allemande, ce qui a par la suite été utile.
En 1905, il écrit avec le roi Akwa Bonambela et 26 autres chefs de peuple camerounais une lettre ouverte au Reichstag allemand. Il se plaint de poursuites judiciaires intentées par le gouverneur Jesko von Puttkamer, d’expropriation, de démolition de maisons non autorisées, de travaux forcés sans salaire, d’arrestations arbitraires et de peines excessives, ainsi que de traitements humiliants infligés aux dirigeants camerounais. Il demande sans succès la révocation du gouverneur, qui quitte ses fonctions en 1907, à la fin de sa mission.
En 1910, Otto Gleim devient le nouveau gouverneur du Cameroun. Sous Gleim, il est envisagé d’expulser les Douala de leur zone résidentielle sur le fleuve Cameroun sans indemnisation adéquate, de mettre le feu à leurs maisons au profit d’usines et de séparer les zones résidentielles noires et blanches de Douala.
Devenu entre-temps roi, Rudolf Manga Bell défend son peuple en adressant des pétitions au gouvernement allemand et au Reichstag. Devenu indésirable à Berlin, il envoie en 1912 son secrétaire, Adolf Ngosso Din, en Allemagne pour contacter l’opposition allemande et les missions chrétiennes, et faire appel à un avocat de Berlin.
Lorsque le roi Manga Bell est poursuivi sous l’occupation allemande, il se réfugie à Baréhock chez son cousin et meilleur ami le roi Joseph Ekandjoum, qui lui aussi revendique les droits de son royaume et son peuple du Moungo. Les dépossessions s’arrêtent provisoirement à Douala, mais reprennent quelques semaines plus tard. En revanche, la presse allemande fait état d’une « demande d’aide » auprès de la France et de la Grande-Bretagne, qui n’a toujours pas été prouvée.
En 1914, le roi Rudolf Manga Bell, qui reste fidèle à l’Allemagne jusqu’à la fin, utilise des moyens pacifiques pour exposer des griefs concrets, est condamné à la peine de mort par pendaison pour haute trahison. Il est exécuté avec son secrétaire Ngosso Din le 8 août 1914 à Douala. Loin d’intimider la population, cette exécution conduit les Douala à lutter contre l’Allemagne et à soutenir la Triple-Entente.
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