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Voyage dans le monde fascinant des snack-bars.

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Ils sont à n’en point douter l’une des activités les plus florissantes dans notre pays, le premier investissement que tous conseillent aux potentiels investisseurs. La plupart d’entre eux ne ferment presque jamais et affichent des chiffres de recettes records. Les snacks bars et leurs prolifération à défaut d’interpeller, intéressent. Entre, installation anarchique et non règlementée, pollution sonore, accusation de pratiques mystiques, de pratiques douteuses et de maltraitance des employés, il y’a largement de quoi faire parler même si le gouvernement lui brille par son silence.



Trop de snack bars ne semble pas tuer le snack-bar.


Essos, lieudit Avenue Germaine. Difficile  de faire un pas sans tomber sur un snack-bar. Et chacun d’entre eux fait assaut de decibels et de décoration pour attirer les clients. On en arrive à se demander comment font les riverains pour trouver le sommeil. Surtout on se demande si tous arrive à générer des bénéfices.

À en juger par l’engouement des camerounais pour cet type d’investissement - c’est carrément le premier que tous vous conseille dès que vous parlez d’investissement - on peut croire que l'activité nourrit son homme.









Des recettes mirobolantes et des pratiques commerciales douteuses.


Que coûte-il de s’offrir une bière dans un snack bar? Comptez généralement entre 800 francs et 2000 francs la bière  selon le standing du snack, entre 10 000 francs et 80 000 francs  pour les whiskies et à partir de 120 000 pour les champagnes. Par contre ne vous interrogez pas trop sur la provenance de votre breuvage. Il y a des chances qu’il ne vienne pas des entrepôts du fabricant annoncé sur l’étiquette mais d’une usine planquée derrière des hauts murs quelques parts dans les elobis d'Elig-Edzoa. C’est que tout est bon pour générer des bénéfices. C’est d’ailleurs pourquoi le snack englobe généralement toujours des activités connexes( rôtisserie, laverie, chawarma , institut de beauté, transfert d’argent etc) 


Si d’aventure vous essayez de savoir pourquoi le prix des consommations sont aussi élevés ici, on vous rétorquera que l’endroit est bien plus propre et “VIP” que les bars ordinaires. Sauf qu’à l’épreuve des faits on est souvent pris de courts. Si les installations internes sont plus ou moins bien agrémentées, dans les toilettes qui le plus souvent puent l’urine, les chasses d’eau ne fonctionnent pas, et il faut le plus parfois marcher dans des flaques d’urine.

Vous êtes soucieux de votre sécurité ? Alors peut-être que ces endroits prétendument VIP ne sont pas faits pour vous. Pas d’issue de secours. Les alarmes incendies ? inconnus au bataillon. Même pas un extincteur pour laisser croire que les multiples incendies qui ont si souvent frappés ces établissements ont servis à autres chose qu’à remplir les poches de quelques fonctionnaires.

Si vous tenez à rester en bonne santé alors peut-être que ces hauts lieux ne sont pas pour vous. En effet, les scandales et démantèlement d’usine de fabrication d’alcool frelatés qui ont récemment émaillés l’actualité, ont laissé voir que  comme déjà souligné plus haut, une grande majorité des stocks dans ces snacks sont issus de circuits douteux.


Qu’à cela ne tienne de l’argent entre , et à flots d’ailleurs. Il suffit de faire un tour les soirs de week-end pour le constater. Interrogé, Martial gérant d’un snack situé au quartier Omnisports nous confie “En semaine les recette oscillent entre 300 et 500 000 francs par jour , le week-end on peut aller jusqu’à 3 millions de recette  journalière les bons jours”

Des sommes qui justifient aux yeux de la plupart des moyens pas souvent très catholiques pour attirer et fidéliser la clientèle.






Quête d’affluence et pratique mystiques.


Qu’est ce qui explique qu’un snack ait plus de client qu’un autre situé exactement au même endroit et parfois mieux placée ? la qualité du service ? la politique des prix ? la qualité des installations ? à en croire certains, rien de tout ça.


Avec les accusations de vente d’alcool frelaté, l’autre accusation formulée à l’encontre des snack-bars est celle de pratique occultes. Cité comme exemple, le fameux “Goyavier”  situé à Yaoundé au lieudit "Essos  Hôtel du plateau". Tous ceux qui sont familiers de ces secteurs ont remarqué que ce snack pourtant sommairement aménagé ne désemplit jamais. “ Quand tu y entre difficile d’en sortir tant que ton argent n’est pas fini” se plaint un habitué. 

Autre lieu autre son de cloche. Ici nous sommes devant la devanture poussiéreuse d’un snack qui après avoir fait un tabac a fini par s’éteindre dans l’anonymat le plus absolu. “ C’est à cause du gérant. Le grand patron lui avait dit de ne rien mettre mais il s’est obstiné. et maintenant le karma a frappé” a confié un voisin. Un autre voisin a une théorie , bien différente et plus cartésienne sur la disparation de ce fameux snack.

“Le gérant était trop malhonnête, il ne payait pas bien ses employés, encore moins ses fournisseurs”.



Les employés pas à la fête.


Que serait un snack bar sans ses jolies serveuses? Sans son disc-jockey qui jongle avec les platines pour ajouter à l’ivresse de l’alcool le vertige du son? Sans ses gros bras qui se rassurent que chaque client a réglé sa note? Pas grand-chose. Il est donc paradoxal de se rendre compte que ces gens sont souvent traités de la manière la plus cavalière et croupissent dans la précarité. Les journées de travail durent le plus souvent jusqu'à des heures impossibles. Les salaires insignifiants ne sont pas régulièrement payés. Les licenciements dépendent du bon vouloir du patron, déjà que le recrutement ne se fait sur aucune base contractuelle. La pension retraite et les autres cotisations sociales ? C’est sûrement pas pour ces camerounais-là. Ajoutez à ça le harcèlement sexuel et l’incitation à la prostitution et vous comprenez que l’argent du snack-bar n’est pas fait pour améliorer la vie des employés qui face à la toute-puissance des patrons n'ont aucun recours. 


Le silence coupable des autorités.


Le plus inquiétant dans tout ceci est l'étrange laisser-faire qui semble régner dans ce secteur d'activité. Existe-t-il des contrôles de conformités ? Des textes encadrants l'activités ? Quid des inspecteurs du travail qui devraient protéger les employés de tous ces abus ?

Une petite discussion avec un employé de la mairie de Yaoundé V nous apprend qu'en principe, une réglementation stricte encadre l'ouverture et l'exploitation des snack-bar. On apprend par exemple qu'ils sont censés fermer à minuit, qu'il leur est interdit de s'installer aux abords des établissements scolaires ou hospitaliers, et surtout qu'il leur est exigé de disposer d'équipements de sécurité incendie. A la question de savoir pourquoi malgré tout la loi n'est pas appliquée, notre interlocuteur le regard un rien suspicieux a un haussement d'épaules avant de dire "C'est le Cameroun"











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