Chris Ndikumana , prophète ou escroc ?

 

Zoom sur le nouveau pasteur à la mode au Cameroun

Sa venue samedi dernier a mis la ville de Douala sens dessus-dessous  suscitant de nombreux commentaires et de nombreuses querelles sur et en dehors de la toile, mais qui donc est ce Chris Ndikumana qui a réussi l'exploit de mobiliser des dizaines de milliers de Camerounais dont certains ont même passé la nuit à la belle étoile pour l'attendre ? Quels sont ses enseignements et est-il différent des nombreux renards qui ont souvent fait des incursions dans le poulailler Camerounais ?

 

Qui est-il ?

Difficile de trouver d'autres informations sur la biographie du célèbre auteur des Kanguka à part ce qu'en disent ses fidèles ou son services de communication. Même les sollicitations auprès de l'Union burundaise des journalistes sont restées lettre mortes comme s'il y avait à la manœuvre un organisme en place pour flouter le passé du prophète.

Un manque d'information qui est de nature à renforcer les suspicions autour du nouveau vendeur de miracle d'Afrique subsaharienne surtout que sa doctrine, qui respire un quelque chose de déjà vu incite plus à se méfier de lui qu'à lui accorder le bénéfice du doute.

Sa doctrine.

En prenant la peine d'écouter un de ses célèbres Kanguka,on se rend compte qu'il n'y a pas grand chose à reprocher à Chris Ndikumana du point de vue de l'enseignement, comme tous les pasteurs , il prêche la foi. Mais là où ça devient intéressant c'est que le prophète  promet des miracles ,des délivrances et des guérisons, même si ceux-ci sont conditionnées par la foi du demandeur, la foi en qui Chris Ndikumana ou dieu? La question mérite d'être posée quand on constate que les témoignages remercie plus Kanguka que dieu. 

Notons qu'environ 2 minutes sur chaque Kanguka sont dédiés à la promotion des réseaux sociaux et de l'application du pasteur et près de 10 minutes sont consacrés aux "témoignages" qui relatent presque tous des guérisons miraculeuses, un schéma marketing  qu'on a déjà observé chez les prédicateur-miracles, même si selon ses adeptes le pasteur burundais ne gagne rien de cette intense activité.

Une œuvré gratuite ?

Un des arguments que les adeptes du pasteur burundais opposent à ceux qui expriment leur doute sur "l'homme de dieu" est la gratuité de l'œuvre.

Selon eux , Chris Ndikumana ne prend ni dîme ni offrandes ni dons, une éventualité qui pose la question du financement de l'ensemble de cette œuvre qui comporte rappelons-le une station radio en plusieurs langues et de nombreuses autres  œuvres et activités , comme cette magnifique église dotée de matériel ultra-moderne située à Bujumbura et toujours pleine à craquer ,sans parler des nombreux voyages du "Saint homme".

Cependant une brève analyse de la réalité  ne concorde pas avec cette idée largement répandue auprès des adeptes des Kanguka.

L'audience moyenne d'un Kanguka sur Youtube est 1 million de vues, au rythme de 3 Kanguka par jour, ça fait 3 millions de vues ce qui permet  au burundais de monétiser sa chaîne et de gagner de l'argent. L'application Kanguka, pour la seule langue française est à plus de 1 million de téléchargement. De ce côté là aussi les gains en terme de publicité méritent largement le détour.

Impossible donc, à moins d'être frappé d'une forme particulière vivace de mauvaise foi d'affirmer que le sauveur Chris n'a en tête que le bien-être de ses ouailles.

Juste un autre bonbon pasteur ?

S'il fallait  donner un avis sur le père des Kanguka on aurait du mal à ne pas l'associer à la vague de pasteurs businessmen qui chaque jour s'élèvent en Afrique pour le plus grand malheur des populations à la psyché fragile qu'ils exploitent sans aucune honte au nom de l'évangile, même si lui particulièrement mérite qu'on se méfie un peu plus de lui au regard de la bonne utilisation qu'il fait des réseaux sociaux et des médias digitaux.

https://www.kongossamagazine.com/2023/04/4-morts-et-des-disciples-decharnes.html

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