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La Fecafoot, ce panier à crabes.

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Samuel Eto'o a-t-il été inspiré de se proposer pour diriger l'instance faîtière du football camerounais  une institution où le désordre est savamment entretenu depuis bientôt 40 ans ? 


La question doit sans doute trotter dans la tête de SEF, de sa famille et de son entourage. A-t-il eu raison de laisser tomber sa paisible retraite pour venir se jetter dans le nid de vipères qu'est la Fecafoot ?

Une maison en situation d'instabilité depuis trop longtemps.

Depuis la fin de la première victoire du Cameroun à la CAN en 1984 et l'arrivée des premiers billets de banque, la Fecafoot est devenue une bombe à retardement. Depuis lors, elle a rarement connu une période de stabilité. De 1984 à 1990, elle a changé 3 fois de president. De 1990 à 1998 Elle a eu 4 présidents

Depuis 1990, le seul president à avoir réussi à faire plus de 8 ans est Iya Mohamed qui sera finalement jeté en prison en 2013. Déjà en 1998, Vincent Onana élu après de longues années de troubles  en 1996 est lui aussi jeté en prison.

Il ne paraît donc pas déplacé de dire que la Fecafoot a connu plus de période de trouble et de quenelles que de période de calme et de stabilité. 

Diriger la Fecafoot c'est surtout servir de bouc émissaire et de fusible.

La fédération, dans ce pays où le football est perçu par chaque citoyen comme un enjeu vital( c'est le seul réel motif de fierté de 30 millions de citoyens laborieux englués dans le marasme économique endémique). Son président est souvent le bouc émissaire des choix discutables des fonctionnaires qui, sûrs de leur impunité ne reculent devant rien pour faire des gains indus.

Diriger la fédération c'est d'abord être le fusible d'un gouvernement qui pour masquer ses lacunes et ses piètres résultats économiques instrumentalise le football.Gerer la Fecafoot c'est donc avoir la main sur l'opium du peuple. C'est être assis sur une bombe à retardement tout en ayant les mains attachées dans le dos. C'est être celui vers lequel on hésite pas au détour d'un discours à orienter la colère populaire.

C'est d'ailleurs pourquoi aucune vraie politique sportive n'a jamais été mise en place pour essayer de laisser les fédérations devenir autonomes.

Évitez donc de parler ici de construction sur le long terme ou de vision. Le peuple veut son opium et le gouvernement vous pendra au croc de boucher si jamais, malgré les peaux de bananes vous n'y parvenez pas dans les plus brefs délais.

Le moment de tourner la page ?

Jusqu'ici, en depit de ce désordre et de cette instabilité, on réussissait à avoir des résultats. Ce qui a eu l'effet compréhensible de faire croire aux gens qu'il était possible de remporter des victoires sans préparation, sans organisation dans un environnement non professionnel et dans un contexte de corruption généralisée.

Seulement, le monde a changé, les autres se sont mis au travail. Ceux qu'on réussissait à battre hier parce qu'ils étaient souvent plus désorganisés que nous ont appris les leçons. Ils se sont mis au travail; ont pris le temps de s'organiser; de laisser les fédérations sportives s'autogérer tous en leur fournissant un encadrement et des textes qui leur facilitent la tâche. Il est donc compréhensible qu'on se soit fait dépasser par des gens mieux armés, mieux structurés et plus sérieux.

C'est sûr, Samuel Eto'o devra chaque jour croiser le fer pour espérer mettre en place sa vision et même pour survivre à sa présidence de la Fecafoot, mais le football et le Cameroun gagneraient si on se décidait  enfin à laisser enfin la fédération connaître un temps de stabilité.

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